L’échec  de l’accord de Brexit : un aperçu de plus près des possibilités dans l’avenir  

Les incertitudes entourant le Brexit se sont accentuées avec le rejet de l’accord sur le Brexit de Theresa May par 230 voix. Avec ce développement, le gouvernement conservateur témoigna d’une crainte  car  le chef du parti travailliste, Jeremy Corben,  présenta une motion de censure. Il était soutenu par des députés du parti national écossais, des libéraux démocrates, Plaid Cymru et le GreenParti. Le projet de la  Première Ministre May de reporter le vote au mois de janvier, qui devait initialement se tenir le mois dernier, s’est sans aucun doute retourné contre lui, comme il est évident. Cependant, la motion présentée par le parti travailliste a été rejetée à la Chambre des communes par une marge de 19 voix, soit 325 voix contre 306. La Première ministre britannique avait l’appui des rebelles conservateurs et des 10 députés du Parti de l’Union démocratique qui l’avait aidée à remporter la motion.

 La grande question qui se pose maintenant concerne la “manière” et le “moment” du départ du Royaume-Uni de l’Union européenne. Mme May a proposé des pourparlers avec toutes les parties afin de déterminer une voie à suivre dans les prochains jours pour obtenir les “vues les plus larges possibles à travers le Parlement” sur le Brexit. Ses déclarations révèlent, au lendemain des résultats de l’accord; Mme May semble faire preuve de fermeté que le Royaume-Uni quitte l’UE, sans faire de compromis sur les «lignes rouges» de ses négociations initiales. Une élection générale au Royaume-Uni est également exclue car Theresa May a refusé de démissionner, déclarant que cela n’était pas dans les intérêts nationaux du pays. Dans le même temps, le parti travailliste avait déclaré que si la motion ne parvenait pas à déclencher des élections, il  envisagerait la possibilité de soutenir un autre référendum.

 De son côté, l’UE garantissait que l’accord sur le Brexit restait le meilleur et le seul moyen d’assurer un retrait ordonné. Après l’annonce des résultats du vote sur l’accord sur le Brexit, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré que le risque d’un retrait désordonné du Royaume-Uni avait augmenté, ajoutant que cela intensifierait les préparatifs en vue d’un Brexit sans accord.

 L’avenir d’un bon ordre au Brexit est remis en question avec la défaite historique du gouvernement de Mme. May lors du vote sur l’accord sur le Brexit. Il reste encore à voir si un autre référendum européen, comme le souhaitent la majorité des membres travaillistes, est à l’ordre du jour. Les perspectives d’un non-accord pour la Grande-Bretagne seraient probablement désastreuses pour l’économie socio politique britannique.

 Les possibilités les plus probables concernant la question du Brexit seraient désormais soit une extension de la date de sortie de l’article 50, qui est le 29 mars 2019, soit la Première ministre May tenterait de parvenir à un meilleur accord avec Bruxelles. Pour que la première solution de rechange fonctionne, la Première ministre britannique doit faire des compromis sur la substance même du Brexit qu’elle a créée à l’origine. L’autre alternative semble peu probable puisque M. Juncker a clairement indiqué que l’UE ne négocierait plus. Donc, il incombe maintenant aux dirigeants des partis parlementaires de la Grande-Bretagne de définir, collectivement et à l’amiable, une voie à suivre pour assurer l’avenir de la Grande-Bretagne, en s’attaquant à tous les problèmes, y compris le point d’appui de la frontière irlandaise. Au milieu de ces incertitudes, ce qui est certain, c’est que, quelle que soit la ligne de conduite adoptée par la cinquième économie mondiale, la question du Brexit va configurer le bien-être des générations futures.

Pour l’Inde, l’économie britannique a des intérêts stables, étant donné que la Grande-Bretagne est le principal partenaire commercial de l’Inde pour l’UE. Le chaos actuel autour de la question du Brexit prolonge les incertitudes pour environ 800 sociétés indiennes opérant au Royaume-Uni, qui emploie 104 932 personnes. En outre, il ne faut pas oublier que l’Inde a traditionnellement utilisé le Royaume-Uni comme port d’entrée dans l’UE. Les ramifications des délibérations du Parlement britannique sur la garantie de la sécurité de sa politique, de son économie et de ses masses, ainsi que l’impact qu’il a sur Londres en tant que centre financier préoccupent donc l’Inde.

Texte du Dr. Sanghamitra Sarma, analyste stratégique des affaires européennes

Traduit et Lu  par Savita P.Taneja